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des petits bouts de fil
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des petits bouts de fil
15 novembre 2009

Novembre

Hier, il y avait un vent "à décorner les boeufs", comme on dit par chez moi. Il a soufflé si fort que presque toutes les feuilles sont tombées :

1

Un vent qui m'a remis en mémoire une poésie apprise en CM1. Rassurez vous, j'ai dû chercher le texte, je ne me rappelais que de la 1ère strophe et du nom de l'auteur, grand pourvoyeur de poèmes et dictées des écoles primaires de ma génération.
La voici, cette poésie. Peut-être vous rappellera-t-elle aussi des souvenirs d'enfance.

Le vent
Émile Verhaeren
Écrivain belge
(1855-1916).

Sur la bruyère longue infiniment,
Voici le vent cornant Novembre,
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds battant les bourgs,
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

Aux puits des fermes,
Les seaux de fer et les poulies
Grincent.
Aux citernes des fermes,
Les seaux et les poulies
Grincent et crient
Toute la mort dans leurs mélancolies.
Le vent rafle, le long de l'eau,
Les feuilles vertes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre;
Le vent mord dans les branches
Des nids d'oiseaux;
Le vent râpe du fer,
Et peigne au loin les avalanches,
- Rageusement - du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Dans les étables lamentables
Les lucarnes rapiécées
Ballottent leurs loques falotes
De vitre et de papier.
- Le vent sauvage de Novembre! -
Sur sa hutte de gazon bistre,
De bas en haut, à travers airs,
De haut en bas, à coups d'éclairs,
Le moulin noir fauche, sinistre,
Le moulin noir fauche le vent,
Le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Les vieux chaumes à cropetons,
Autour de leurs clochers d'église,
Sont soulevés sur leurs bâtons;
Les vieux chaumes et leurs auvents
Claquent au vent,
Au vent sauvage de Novembre.
Les croix du cimetière étroit,
Les bras des morts que sont ces croix,
Tombent comme un grand vol,
Rabattu noir, contre le sol.
Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L'avez-vous rencontré le vent,
Au carrefour des trois cents routes ;
L'avez-vous rencontré le vent,
Celui des peurs et des déroutes;
L'avez-vous vu cette nuit-là
Quand il jeta la lune à bas,
Et que, n'en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient comme des bêtes
Sous la tempête?

Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant.
Voici le vent cornant Novembre.

à bientôt

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Commentaires
C
Je ne connaissais pas, chez moi on a la même expression sauf que les boeufs maintenant il n'y en a pas beaucoup. <br /> De quelle région es tu? ici on a le vent d'autan, et il sait souffler aussi des jours entiers on s'envolerait. Bises Patricia
D
Joli poème sur le vent ...<br /> Un gros bisou Catherine pour te souhaiter une bonne semaine
Y
merci ça me rappelle mon enfance.je l avais apprise.et toute entière.
B
souvenirs souvenirs.....
H
À propos du vent, qui par ici ne manque non plus, je me rappelle du livre : "Le mont des vents hurlants",d'Émilie Brönte que j'adore. Et mon grand-père me récitait un poème portugais qui parlait du vent qui frappait à la porte! Inoubiable! Bisous et bonne semaine!
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