Avril
Voilà ce que je dessinais avec mes enfants il y a... pas mal d'années ! Des poissons souriants à l'oeil malicieux. Nous chantions "la maman des poissons" de Boby Lapointe, et accrochions nos poissons un peu partout dans la maison. Ce modèle avait même servi lors d'une fête de l'école sur le thème de la mer. Avec un joyeux groupe de mères de familles, nous avions peint sur de grandes plaques en carton la mer avec ses algues et ses poissons, tous plus sensuels et polissons les uns que les autres (les dames patronnesses n'avaient pas vu ce côté sensuel.. et notre décor a égaillé la cantine pendant de longues années).
Je vous l'ai redessiné aujourd'hui. Rien que pour vous. Et pour vous mes enfants si vous passez par là. Joli, 's'pas ? En fait, c'est presque le seul modèle de poisson que je sache faire.
Mais en ce premier avril, j'ai envie d'être un peu plus adulte et vous présenter ce poème de Gérard de Nerval. C'est un auteur qui a enchanté mon adolescence (je lisais énormément). Et que j'aime encore aujourd'hui, ce qui est plus rare : la grande majorité des textes qui m'ont faite rêver ado me semblent aujourd'hui bien emphatiques.. Pas Nerval. J'aime toujours ses pésies, et ses romans aussi. Donc voici :
AVRIL
Déjà les beaux jours, — la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; —
Et rien de vert : — à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
— Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l’eau.
Gérard de Nerval (1808-1855), Odelettes
à bientôt