PANEM ET CIRCENSES
Deux messages aujourd'hui : un coup de gueule et un dessert. Je n'ai pas voulu les mettre ensemble. Si vous n'avez pas envie de lire mes râleries, passez directement au post suivant..
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Comme tout un chacun, je suis l'actualité. Et là, STOP ! Je ne sais pas pour quoi on nous prend, mais ça va vraiment mal. Il règne un parfum de fin d'époque, de décadence qui me fait froid dans le dos et justifie mon titre. Du pain et des jeux. Est-ce là tout ce qu'on nous propose ?
Allons-y pour un rapide regard sur les gros titres de ces derniers jours :
On va reculer l'âge de la retraite, l'Etat n'a plus d'argent. Pour la coupe du monde, les footballeurs français et leur staff sont logés dans un palace (ils ne couteront rien au contribuable nous promet la FIFA). Christine Boutin se voit confier par l'Elysée une mission généreusement payée. Trafic ici, escroquerie là. A droite comme à gauche, chacun s'exprime, donne son avis. Plusieurs humoristes ont essuyé des dépôts de plaintes au cours de ces dernier mois. On attend la nomination du prochain patron de France Télévisions par le président de la république. Les "fils de" sont nommés ici ou là, sans que leur diplôme leur assure une qualification en adéquation avec le poste. Les chiffres du chômage sont toujours mauvais.
Et ça vous rassure, tout ça ? Moi pas.
En résumé, on trouve des difficultés pour le peuple, des privilèges, du népotisme comme jamais, des idoles du stade choyées comme des demi-dieux. Avec en prime un pouvoir qui touche à tout, qui s'ingère dans tout. Et qu'on ne doit pas critiquer.
Oui, on a déjà vu tout ça. Il y a longtemps. Et à chaque fois, cela correspondait à une fin de règne : la veille de la révolution, et plus encore la chute de l'empire romain.
Le peuple n'a rien à dire, il subit : à lui de se serrer la ceinture, à lui d'essuyer les répercutions de la crise économique. Le pouvoir est de plus en plus coupé du terrain. La vie des habitants du pays ne semble pas avoir de réalité pour ces dirigeants qui ne résonnent qu'en termes de chiffres. J'ai épluché par exemple les documents du ministère de l'Education nationale publiés par le Canard. On y fait de belles additions (ou plutôt soustractions) : on rajoute des élèves ici et là, on y parle de fermeture d'écoles rurales sans même se poser la question des conséquences sur la vie des enfants et des parents. En même temps, ce pouvoir si loin du peuple intervient dans tous les domaines, nomme, déplace, remercie. Directement ou indirectement, il poursuit en justice les râleurs qui osent dire trop crument leur désaccord, les humoristes un peu trop caustiques.
Combien de temps allons-nous vivre dans cette ambiance-là ? Quand ce système qui s'essouffle arrivera-t-il à l'asphyxie ?
J'ai parfois l'impression que nous devrons boire le calice jusqu'à la lie, que notre génération n'assistera pas à l'émergence d'un monde nouveau. Il n'y a rien dans les tiroirs des divers partis qui n'ait été déjà essayé.. et qui n'ait déjà prouvé son inefficacité. Ce sera, j'en ai peur, à nos enfants, peut-être même à nos petits enfants, de construire un monde qui respire. D'ici là, il va falloir prendre son mal en patience, et surtout ne pas perdre son esprit critique ni son intérêt pour la RES PUBLICA.