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des petits bouts de fil
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des petits bouts de fil
21 novembre 2010

Je tourne une page

Au fil de ma polynévrite, je me suis désespérée de ne plus pouvoir jouer du piano. J'ai commencé à neuf ans, dans ce qui était à l'époque une école de musique, qui est maintenant un conservatoire. . Un an de solfège puis, récompense du premier examen réussi, l'étude de cet instrument. Entre le piano et moi, ça a été tout de suite une histoire d'amour.

Vers quinze ou seize ans, j'ai eu un coup de foudre pour les pré-classiques. Le baroque n'était pas encore à la mode, on commençait tout juste à en parler, à redécouvrir des compositeurs comme les Couperin, comme Dandrieu, comme Rameau et à les dépoussiérer. Ils étaient joués, certes, mais un peu comme on fait un exercice un peu difficile, pour la technique et non pour la beauté musicale. Les enregistrement étaient encore rares, parfois interprétés au piano et non au clavecin, avec force nuances et legato, presque d'une façon romantique ce qui, évidemment, dénaturait complètement ces oeuvres ciselées tout en finesse. C'est une passion qui ne m'a pas quittée pendant près de trente-cinq ans !

J'ai beaucoup déménagé avant de me fixer à Lyon. Mon vieux piano droit a pas mal souffert. J'y tiens parce qu'il est chargé d'histoire, parce qu'il est chargé d'amour, aussi. C'était un cadeau de ma Grand-Mère pour mes dix ans. Je l'ai toujours, mais j'en ai eu marre de le faire régulièrement ré-accorder, aussi je me suis offert, pour mes 42 ans, un piano électronique avec un excellent son de clavecin et un toucher différent pour le son piano et le son clavecin. Un vrai bonheur, cet instrument !

Et puis donc, la maladie. Les doigts qui perdent de la souplesse et de la force. La main qui devient douloureuse au bout de dix minutes, les morceaux que j'ai joués et aimés tout juste massacrés (et encore, quand je peux aller jusqu'au bout..).

Le voilà donc, mon joyeux compagnon qui est devenu une vraie souffrance :

1

Il devenait silencieux. Il ne vivait plus. Mon fils, qui a pris des cours d'orgue (le vrai, celui à tuyaux) quand il était petit, avait envie de se remettre un peu à ce instrument. Il louchait depuis un moment sur mon piano, et j'avais décidé de le lui donner : il avait envie de le faire revivre et lui avait même fait de la place chez lui.

Aujourd'hui, c'est fait. Le piano est parti vers d'autres aventures, la page est tournée. Ce n'est pas une bonne chose que de pleurer sur le passé. Je me ferai plaisir en écoutant d'autres jouer les compositeurs que j'aime tant.

Autre avantage, cela me fait de la place dans la maintenant célèbre "pièce du fond" dont l'aménagement avance d'un coup.

Avant de vous quitter, je vous propose de lire ci-dessous le premier post de la journée.. avec une énigme, si si !

à demain

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Commentaires
T
Tu viens de me replonger dans le passé avec ton histoire de piano. Mais chez moi la relation est plus complexe, je crois qu'une analyse (chez un psy) me sera un jour utile. Pour faire court, j'ai été initiée au solfège, en maternelle, à la garderie. Le directeur de l'école, également musicien, m'a trouvé un certain don. Du coup, inscription au conservatoire. Puis après le solfège, comme toi, j'ai choisi le piano. Puis arrivée au collège avec orientation classe musicale ( c'est là que ça se gâte ! ). Avec soit-disant des horaires amménagés (surtout des heures de chorale, de danse classique, de grammaire musicale, j'en passe et des meilleures !). Arrivée, malgré tout en 3ème, en quasi échec scolaire, alors que j'avais un an d'avance, au départ ! Et surtout écoeurment, rejet total de la musique classique. Plus question de jouer du piano. Puis j'ai rencontré mon mari, déménagé, et un beau jour, mes parent m'annoncent qu'ils vendent le piano. Et bien là, crois le ou laisse le, impossible de les laisser faire. Ils m'ont donc déménagé le piano ( région parisienne-Lourdes, quan même ! ). Et depuis, il fait surtout figuration. J'ai appris à mes filles à en jouer. Mais j'ai toujours refusé de les inscrire au conservatoire ou tout autre école bourrée de concours. Voilà pour ma petite histoire. Désolée, j'ai été très longue. Bisous. Titane
B
tu as eu bien raison de le donner à ton fils, et puis comme ça tu vas pouvoit bien aménager cette satanée pièce du fond !! <br /> bisous pour toi et ton monsieur
H
Et puis ton fils sera super content, et puis tu ne devras plus faire la poussière et puis...<br /> C'est ça, tourner la page et regarder devant.<br /> Je t'embrasse comme toujours, ma douce Catherine.
R
Tu as bien fait d'une part parce que cela fera du bien à ton grand et il en a besoin de jouer de la musique de se défouler et renouer avec l'art ! De faire quelque chose de ses doigts ça vide la tête... D'autre part parce que une souffrance inutile que de le voir tous les jours et te dire je ne peux plus en faire ça oui que c'est de la torture mentale ! Il y a tant de possibilités maintenant d'écouter de la bonne musique et celle que tu aimes en particulier !<br /> En plus comme tu le dis si bien cela te fait de la place dans la pièce du fond !!!<br /> Je t'embrasse fort.<br /> Mimie
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