Pas trop bien
Un mois sans écrire.
Vous devez vous en douter, vous qui me lisez depuis un bon moment. Je ne vais pas très bien. Moral pas bien haut, douleurs, soucis, contrariétés, injustice, rien ne m'aura été épargné ces derniers temps. Rien de bien grave si l'on prend les évènements séparément, mais une accumulation qui me pèse, qui m'écrase.
La dépression s'est bien installée, j'imagine que mon inconscient est confortable ! Je vais maintenant deux fois par semaine à l'hôpital de jour. Là bas, je retrouve un groupe de gens qui me ressemblent, un groupe chaleureux et solidaire. Cela me fait du bien. Au moins je me sens moins seule et culpabilise moins d'être malade et de ne pas m'en sortir. Mais les soucis quant à mon statut administratif (le congé longue durée au titre de la dépression n'a pas encore été accordé) me torpillent. Je ne sais pas quel sera en janvier mon statut, et par conséquent ce que j'aurai pour vivre et faire vivre ma fille. C'est un énorme souci, même si je sais que je ne serai pas absolument sans rien et que je ne suis pas seule pour faire face.
La polynévrite suis son petit bonhomme de chemin, avec quelques crises de temps en temps. C'est douloureux, mais je pense que j'ai appris à vivre avec, tout comme je vis avec mon respirateur qui me permet d'avoir la nuit un repos réparateur. J'ai par contre dû faire face à une nouvelle pathologie, le Lichen-plan. Je vous laisse regarder les belles images que Google met à disposition, je n'ai pas le courage de décrire ce qui orne mes chevilles, mes poignets, l'arrière de mes genoux et le bas de mon dos. Ce que ne disent pas les images, c'est que ça démange terriblement, il y a de quoi s'arracher la peau. Heureusement, le traitement est efficace et cela diminue bien. Et démange moins.
Mon entourage tient le coup. Mon mari, mes enfants et mon père me soutiennent, m'épaulent et m'aident à garder la tête hors de l'eau. Sans eux, j'aurais plongé très très profond. J'imagine pourtant que ce n'est pas facile pour eux. Mon mari doit faire pas mal de choses à ma place car un rien m'épuise. Malgré tout, il reste solide, il est mon refuge, ma force. Mon père m'offre sa compréhension et ses encouragements, mais il est si loin !! Cherbourg me semble le bout du monde. Mes enfants sont aussi pleins de compréhension et d'amour. Ils font tout pour me décharger du souci que j'ai naturellement d'eux, me rassurent et m'apportent leur optimisme et leur énergie. Ce Noël, ils réunissent la famille pour le réveillon : eux, leur père, mon mari et moi. Ils cuisinent, ils reçoivent. Nous avons juste à apporter le dessert. Leur souci de me préserver me touche beaucoup.
Vous voyez, je ne peux qu'aller mieux. Pour l'instant, je ne suis pas assez forte pour quitter mon terrier et affronter le monde. Il me faut encore refaire mes réserves de force et d'énergie. Il me faut me reconstruire. Je suis fatiguée du temps que cela prend.
Merci à vous tous et toutes de vos messages, de votre inquiétude à mon sujet. Je vais essayer d'être un peu plus présente, sans pouvoir le promettre complètement.
à bientôt