in memoriam
La période de la Toussaint est pour moi une période difficile, où les souvenirs de visages aimés se bousculent dans ma tête.
C'est fou comme plus on vieillit, plus le calendrier s'émaille de dates de tristesse, d'anniversaires de départs. Peu à peu, mon esprit les a rassemblés , unis dans la même peine au 3 novembre. Oui, je sais, c'est le lendemain du jour des morts. Mais c'est aussi, depuis six ans, le jour du décès de ma mère. Peut-être que les réunir me réconforte. Quoi que je fasse ce jour-là, "mes" défunts m'accompagnent, et leur souvenir m'est doux.
Sont présents ma mère, bien sûr, Yvette dont le sourire est gravé dans ma mémoire, ainsi que son fou-rire si communicatif, ma grand-mère maternelle, Mélanie, à la voix toujours égale, à la patience sans borne, décédée dans la nuit de Noël, mon grand-père paternel, Frédéric, et son regard turquoise pétillant sous son indévissable béret, ma grand mère paternelle, Maria, petite silhouette toute menue qui cachait si bien un caractère têtu et autoritaire, mais qui adorait ses petits enfants, ma tante Christiane, si gentille et douce, et qui est partie dans la même semaine que Maman. Je pense aussi à ma famille plus éloignée, Berthe, Marceline, Charlotte, Marie, Louise et toutes mes grands-tantes ; aux quelques grands-oncles que j'ai connu, Maurice, Marcel, René, Albert. Ne peuvent manquer à l'appel des amis trop tôt partis, que les accidents ou les maladies ont emportés. Et puis, dernière de cette liste mais non la moindre, Aurore, décédée l'an dernier, Aurore la battante, grand amour de mon fils.
Tous ces absents rayonnent en cette période et éclairent mes pensées de leurs plus éclatants sourires, je les retrouve l'espace d'un instant dans un souvenir de moment joyeux, de moment heureux. Même si en y repensant quelques larmes coulent, ce sont des larmes douces, apaisantes.
à bientôt